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alliances. Certes, lorsque Caton donnait sa fille à Bibulus, c’était par un motif politique ; et, lorsqu’il cédait à Hortensius sa propre femme[1], quoique mère de trois enfants, pour la reprendre ensuite enrichie après la mort de son dernier mari, il y avait là encore un intérêt peu honorable, que César dévoila plus tard dans un livre intitulé l’Anti-Caton[2].

Le premier soin du nouveau consul fut d’établir l’usage de publier jour par jour les actes du sénat et ceux du peuple, afin que l’opinion publique pesât de tout son poids sur les résolutions des pères conscrits, dont jusque-là les délibérations avaient été souvent secrètes[3]. L’initiative que prit César dès le début de son consulat, en interpellant les sénateurs sur les projets de lois, est un indice qu’il eut les faisceaux avant Bibulus. On sait, en effet, que les consuls jouissaient de cet honneur alternativement pendant un mois, et c’est dans la période où ils étaient entourés des signes distinctifs du pouvoir qu’il leur était permis de demander l’avis des sénateurs[4].


Lois agraires.

II. Il proposa ensuite, au mois de janvier, une loi agraire qui reposait sur de sages principes et respectait tous les droits légitimes. En voici les principales dispositions :

Partage de toute la partie libre de l’ager publicus, sauf celui de la Campanie et celui de Volaterræ, le premier d’abord excepté à cause de sa grande fertilité[5], et le second garanti à tous les détenteurs[6]. — En cas d’insuffisance du territoire, acquisitions nouvelles, au moyen, soit de l’argent provenant des conquêtes de Pompée, soit de

  1. Plutarque, Caton, xxiv.
  2. Plutarque, Caton, lix.
  3. Suétone, César, xx.
  4. Tite-Live, IX, viii.
  5. Appien, Guerres civiles, II, vii.
  6. Cicéron, Lettres familières, XIII, iv.