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leur concours à la religion ; partout des temples s’élèvent, des cirques se construisent[1], de grands travaux d’utilité publique s’exécutent, et Rome, par ses institutions, prépare sa prééminence.

Presque tous les magistrats sont le produit de l’élection ; une fois nommés, ils possèdent un pouvoir étendu et font mouvoir résolument ces deux puissants leviers des actions humaines, le châtiment et la récompense. À tous les citoyens, pour une faiblesse devant l’ennemi ou pour une infraction à la discipline[2], les verges ou la hache du licteur ; à tous, pour une belle action, les couronnes honorifiques[3] ; aux généraux, l’ovation, le triomphe[4] et les dépouilles opimes[5] ; aux grands hommes, l’apothéose. Pour

  1. « Tarquin embellit aussi le grand cirque qui est entre le mont Aventin et le mont Palatin ; il fut le premier qui fit construire autour de ce cirque des sièges couverts. » (Denys d’Halicarnasse, III, lxviii.)
  2. Tite-Live, I, xliv. — « Aussitôt les centurions dont les centuries avaient pris la fuite, et les antesignani qui avaient perdu leur étendard, furent condamnés à mort : les uns eurent la tête tranchée ; les autres expirèrent sous le bâton. Quant au reste des troupes, le consul les fit décimer : de chaque dizaine de soldats, celui sur qui tomba le sort fut conduit au supplice et paya pour les autres. C’est la punition ordinaire chez les Romains pour ceux qui ont quitté leur rang ou abandonné leurs étendards. » (Denys d’Halicarnasse, IX, l.)
  3. « Romulus mit sur ses cheveux une couronne de lauriers. » (Plutarque, Romulus, xx.)
  4. « Le sénat et le peuple décernèrent au roi Tarquin les honneurs du triomphe. » (Combat des Romains et des Étrusques, Denys d’Halicarnasse, III, lx.) — « L’ovation diffère du triomphe, premièrement, en ce que celui qui en reçoit les honneurs entre à pied à la tête de son armée, sans être monté sur un char ; secondement, en ce qu’il n’a ni la couronne d’or, ni la toge brodée d’or et de diverses couleurs, et qu’il porte seulement une trabée blanche bordée de pourpre, habillement ordinaire des généraux et des consuls. Outre qu’il n’a qu’une couronne de laurier, il ne porte point de sceptre. Voilà ce que le petit triomphe a de moins que le grand : en toute autre chose il n’y a aucune différence. » (Denys d’Halicarnasse, V, xlvii.)
  5. « Romulus tue Acron, met les ennemis en déroute, et revient offrir à Jupiter Férétrien les nobles dépouilles enlevées à ce prince.

    Après Romulus, Cornelius Cossus fut le premier qui consacra au même