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seulement Rome se sentit libre de toute crainte et maîtresse du monde. Néanmoins la destruction de Carthage fut un crime que Caius Gracchus, Jules César et Auguste cherchèrent à réparer.


Réduction en provinces de la Grèce, de la Macédoine,
de Numance et de Pergame.

XIII. La même année vit disparaître l’autonomie grecque. Depuis la guerre de Persée, la prépondérance romaine avait maintenu l’ordre dans l’Achaïe ; mais le retour des otages en 603, coïncidant avec les troubles de Macédoine, les haines des partis s’étaient réveillées. Bientôt les dissensions éclatèrent entre la ligue Achéenne et les villes du Péloponnèse qu’elle convoitait et dont elle n’hésitait pas à punir les résistances par la destruction et le pillage.

Sparte ne tarda pas à s’insurger et le Péloponnèse à être en feu. Les Romains firent de vains efforts pour arrêter cette commotion générale. Les envoyés du sénat portèrent à Corinthe un décret qui détachait de la ligue Sparte, Argos et Orchomène d’Arcadie. À cette nouvelle, les Achéens massacrent les Lacédémoniens présents à Corinthe et accablent d’outrages les commissaires romains[1]. Avant de sévir, le sénat résolut de faire un appel à la conciliation : les paroles de nouveaux envoyés ne furent point écoutées.

La ligue Achéenne, unie à l’Eubée et à la Béotie, osa alors déclarer la guerre à Rome, qu’elle savait engagée en Espagne et en Afrique. Bientôt la ligue fut vaincue à Scarphée, en Locride, par Metellus, et à Leucopétra, près de Corinthe, par Mummius. Les villes de la ligne Achéenne furent traitées avec rigueur ; Corinthe fut saccagée, et la Grèce, sous le nom d’Achaïe, demeura soumise aux Romains (608)[2].

Mummius, cependant, montra après la victoire, de l’aveu

  1. Justin, XXXIV, i. — Tite-Live, Epitome, LI. — Polybe, I, ii, iii.
  2. Pausanias, VII, xvi. — Justin, XXXIV, ii.