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États déclarés libres, c’est-à-dire administrés par des magistrats de leur choix, mais sous le protectorat de la République. Par la loi imposée à ces nouvelles provinces, tout mariage, tout échange de propriétés immobilières furent interdits entre les citoyens de différents États[1] et les impôts réduits de moitié. La République appliquait, comme on le voit, le système mis en pratique pour dissoudre, en 416, la confédération latine, et, plus tard, en 449, celle des Herniques. On divisa aussi l’Illyrie en trois parties. Les villes qui s’étaient rendues les premières furent exemptées de tout tribut et les contributions des autres réduites de moitié[2].

Il n’est pas sans intérêt de rappeler comment Tite-Live apprécie les institutions que reçurent la Macédoine et l’Illyrie à cette époque : « Il fut arrêté, dit-il, que la liberté serait donnée aux Macédoniens et aux Illyriens, afin de prouver à tout l’univers qu’en portant au loin leurs armes, le but des Romains était de délivrer les peuples asservis, non d’asservir les peuples libres ; de garantir à ces derniers leur indépendance, aux nations soumises à des rois, un gouvernement plus doux et plus juste, et de les convaincre que dans les guerres qui s’élèveraient entre la République et leurs souverains, le résultat serait la liberté pour les peuples, Rome se réservant seulement l’honneur de la victoire[3]. »

La Grèce et surtout l’Épire, saccagées par Paul-Émile, subirent la peine de leur défection. Quant à la ligue

  1. Tite-Live, XLV, xxix.
  2. Tite-Live, XLV, xxvi.
  3. Tite-Live, XLV, xviii. — « Les lois données aux Macédoniens par Paul-Émile furent si sagement conçues qu’elles semblaient avoir été faites non pour des ennemis vaincus, mais pour des alliés dont il eût voulu récompenser les services, et que, dans une longue suite d’années, l’usage, seul réformateur des lois, n’y fit rien reconnaître de défectueux. » (Tite-Live, XLV, xxxii.)