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alors l’Asie en province, n’exigea que des conditions justes et modérées[1]. Toutes les villes grecques de cette contrée furent déclarées libres, seulement les Romains occupèrent quelques points importants et enrichirent les alliés aux dépens de la Syrie. Le roi de Pergame et la flotte des Rhodiens avaient secondé les armées romaines. Eumène II, successeur d’Attale Ier, vit agrandir ses États ; Rhodes obtint la Lycie et la Carie. Ariarathe, roi de Cappadoce, qui avait aidé Antiochus, paya 200 talents[2].


Guerre dans la Cisalpine (558-579).

IX. La prompte soumission de l’Orient était un fait heureux pour la République, car près d’elle des ennemis, toujours frémissants, pouvaient, d’un moment à l’autre, soutenus ou poussés par leurs frères de l’autre côté des Alpes, l’attaquer au centre même de son empire.

En effet, depuis Annibal, la guerre s’était perpétuée dans la Cisalpine, dont les tribus belliqueuses, quoique souvent battues, recommençaient sans cesse des insurrections. La conclusion des affaires de Macédoine permit au sénat d’agir avec plus de vigueur, et, en 558, les défaites des Ligures, des Boïens, des Insubres et des Cénomans vinrent arrêter l’ardeur de ces peuples barbares. Les Ligures et les Boïens cependant continuèrent encore la lutte ; mais la sanglante bataille de 561, livrée près de Modène, et, en dernier lieu, les ravages exercés par L. Flamininus, frère du vainqueur de Cynoscéphales, et Scipion Nasica, durant les années suivantes, contraignirent les Boïens à traiter. Forcés de céder la moitié de leur territoire, en 564, ils se retirèrent du côté du Danube, et, trois années après, la Gaule cisalpine était réduite en province romaine.

Quant aux Ligures, ils soutinrent jusqu’à la fin du siècle

  1. Tite-Live, XXXVII, xlv.
  2. Appien, Guerres d’Annibal, xlii.