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une suite de succès, tandis qu’un de ses lieutenants, envoyé en Grèce avec la flotte, fit lever le siège d’Athènes. Pendant deux ans la guerre languit, mais la flotte romaine, réunie à celle d’Attale et des Rhodiens, resta maîtresse de la mer (555). T. Quinctius Flamininus, élevé jeune encore au consulat, justifia par son intelligence et son énergie la confiance de ses concitoyens. Il détacha de l’alliance du roi de Macédoine les Achéens et les Béotiens, et, avec l’aide des Étoliens, gagna en Thessalie la bataille de Cynoscéphales (557), où la légion l’emporta sur la célèbre phalange de Philippe II et d’Alexandre le Grand. Philippe III, forcé à la paix, subit des conditions onéreuses, dont les premières étaient l’obligation de retirer ses garnisons des villes de la Grèce et de l’Asie, et la défense de faire la guerre sans la permission du sénat.

Le récit de Tite-Live où se trouve rappelé le décret qui proclame la liberté de la Grèce mérite d’être rapporté. On y verra quel prix le sénat attachait alors à l’influence morale et à cette vraie popularité que donne la gloire d’avoir affranchi un peuple.

« L’époque de la célébration des jeux Isthmiques attirait ordinairement une grande foule de spectateurs, soit à cause du goût naturel aux Grecs pour toute sorte de jeux, soit à cause de la situation de Corinthe, assise sur deux mers qui offrent aux curieux un accès facile. Mais, en cette circonstance, un concours immense s’y était porté de toutes parts, dans l’attente du sort futur de la Grèce en général et de chaque peuple en particulier ; c’était l’unique objet des réflexions et des entretiens. Les Romains prennent place, et le héraut, suivant l’usage, s’avance au milieu de l’arène, d’où l’on annonce les jeux par une formule solennelle. La trompette sonne, le silence se fait, et le héraut prononce ces paroles : Le sénat romain, et T. Quinctius, imperator, vainqueurs de Philippe et des Macédoniens, rétablissent dans