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d’Afrique : les unes apportées à dos de chameau de Myos-Hormos (au nord de Cosseïr), puis transportées sur le Nil[1] ; les autres venues par canaux du fond du golfe de Suez, ou amenées du port de Bérénice sur la mer Rouge[2]. L’occupation de cette mer par les Égyptiens avait mis un terme aux pirateries des Arabes[3] et permis de fonder de nombreux comptoirs. L’Inde fournissait les épices, les mousselines et les matières tinctoriales ; l’Éthiopie, l’or, l’ivoire et le bois d’ébène ; l’Arabie, les parfums. Tous ces produits étaient échangés contre ceux qui arrivaient du Pont-Euxin et de la mer Occidentale. L’industrie indigène des tissus imprimés et brodés, celle des verreries, prirent sous les Ptolémées un nouveau développement. Les objets exhumés des tombeaux de cette époque, les peintures qui les décorent, les mentions consignées dans les textes hiéroglyphiques et les papyrus grecs, prouvent que les genres d’industrie les plus variés étaient exercés dans le royaume des Pharaons et avaient atteint un haut degré de perfection. L’excellence des produits, la finesse du travail, attestent l’intelligence des ouvriers. Sous Ptolémée II, l’armée se composait de 200 000 fantassins, 40 000 cavaliers, 300 éléphants et 200 chars ; les arsenaux pouvaient fournir des armes à 300 000 hommes[4]. La flotte égyptienne proprement dite comprenait cent douze vaisseaux de premier rang (de 5 jusqu’à 30 rangs de rames), deux cent vingt-quatre de second rang et bâtiments légers ; le roi avait, en outre, plus de quatre mille navires dans les ports placés sous sa

  1. Strabon, XVI, iv, 664 ; XVII, i, 692.
  2. Strabon, XVII, i, 683.
  3. Diodore de Sicile, III, xliii.
  4. Appien, Préface, § 10. — En 537, à Raphia, l’armée égyptienne s’élevait à 70 000 fantassins, 5 000 cavaliers, 73 éléphants. (Polybe, V, lxxix ; voyez aussi V, lxv.) Polybe, qui nous donne ces détails, ajoute que la solde des officiers était d’une mine (97 francs) par jour. (XIII, ii.)