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navires athéniens, qui allaient chercher les blés de la Tauride et les poissons du Pont-Euxin[1]. Quand Athènes sur le déclin était en proie à l’anarchie, Byzance, où florissaient les arts et les lettres, servait de refuge à ses exilés.


Asie Mineure.

IX. L’Asie Mineure comprenait un grand nombre de provinces dont plusieurs devinrent, après le démembrement de l’empire d’Alexandre, des États indépendants. Les principales se réunirent en quatre groupes, composant autant de royaumes, savoir : le Pont, la Bithynie, la Cappadoce et Pergame. Il faut en excepter quelques cités grecques de la côte qui gardèrent leur autonomie ou furent placées sous la suzeraineté de Rhodes. Leur étendue et leurs limites varièrent souvent jusqu’à la conquête romaine, et plusieurs passèrent d’une domination à une autre. Tous ces royaumes participaient à différents degrés de la prospérité de la Macédoine.

« L’Asie, dit Cicéron, est si riche et si fertile que la fécondité de ses campagnes, la variété de ses produits, l’étendue de ses pâturages, la multiplicité des objets que le commerce en exporte, lui donnent une supériorité incontestable sur tous les autres pays de la terre[2]. »

La richesse de l’Asie Mineure ressort du chiffre des impositions qu’elle paya aux différents généraux romains. Sans parler des dépouilles enlevées par Scipion, lors de sa campagne contre Antiochus, et par Manlius Vulso en 565, Sylla, puis Lucullus et Pompée, tirèrent chacun de ce pays environ 80 000 talents[3], outre pareille somme distribuée par eux à leurs soldats : ce qui donne le chiffre énorme de près de sept cents millions, perçus dans un espace de vingt-cinq années.

  1. Strabon, VII, v, 258 ; XII, iii, 467.
  2. Cicéron, Discours en faveur de la loi Manilia, vi.
  3. Plutarque, Sylla, xxv.