Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Grèce ; on venait s’y préparer, quelquefois un an à l’avance, pour le concours des jeux Olympiques[1].

Olympie était la cité sainte, célèbre par son sanctuaire et son jardin sacré, où s’élevait, au milieu d’une multitude de chefs-d’œuvre, une des merveilles du monde, la statue de Jupiter, œuvre de Phidias[2], et dont la majesté était telle, que Paul-Émile, à son aspect, se crut en présence de la divinité elle-même.

Argos, patrie de plusieurs artistes célèbres, comptait des temples, des fontaines, un gymnase, un théâtre, et sa place publique avait servi de champ de bataille aux armées de Pyrrhus et d’Antigone. Elle resta, jusque sous la domination romaine, une des plus belles villes de la Grèce. Dans son territoire se trouvaient le superbe temple de Junon, l’antique sanctuaire des Argiens, avec la statue d’or et d’ivoire de la déesse, ouvrage de Polyclète, et le vallon de Némée, où se célébrait une des quatre fêtes nationales de la Grèce[3]. L’Argolide possédait encore Épidaure avec ses sources thermales, son temple d’Esculape, enrichi des offrandes déposées par les malades[4], et son théâtre, un des plus grands du pays[5].

Corinthe, admirablement située sur l’isthme étroit qui séparait la mer Égée du golfe qui a gardé son nom[6], avec ses teintureries, ses fabriques célèbres de tapis, de bronze, rappelait encore l’ancienne prospérité hellénique. La popu-

  1. Pausanias, Élide, II, xxiii et xxiv.
  2. Pausanias, Élide, I, ii.
  3. Strabon, VIII, vi, 319, 320.
  4. Pausanias, Corinthie, xxviii, I.
  5. Pausanias, Corinthie, xxvii.
  6. Les marchandises n’étaient pas forcées de faire le détour par Corinthe ; une route directe traversait l’isthme à sa partie la plus étroite, et l’on y avait même établi un système de rouleaux sur lesquels on transportait d’une mer à l’autre les vaisseaux d’un faible tonnage. Dans ce cas, Corinthe percevait un droit de transit. (Strabon, VIII, ii, 287, 288. — Polybe, IV, xix.)