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dant la campagne de Cn. Scipion, plus de cent vingt se rendirent[1].

La péninsule ibérique comptait donc alors parmi les régions les plus peuplées et les plus riches de l’Europe.


Gaule méridionale.

IV. La partie de la Gaule que baigne la Méditerranée n’offrait pas un spectacle moins satisfaisant. Des migrations nombreuses, venues de l’est, avaient refoulé la population de la Seine et de la Loire vers les bouches du Rhône, et, dès le milieu du iiie siècle avant notre ère, les Gaulois se trouvaient à l’étroit dans leurs frontières. Plus civilisés que les Ibères, mais non moins énergiques, ils unissaient des mœurs douces et hospitalières à une grande activité, que développa encore leur contact avec les colonies grecques répandues des Alpes maritimes aux Pyrénées. La culture des champs, l’élève du bétail constituaient leur principale richesse, et leur industrie s’alimentait des produits du sol et des troupeaux. On y fabriquait des saies, non moins renommées que celles des Celtibères, exportées en grande quantité en Italie. Bons mariniers, les Gaulois transportaient par eau, sur la Seine, le Rhin, la Saône, le Rhône et la Loire, les marchandises et les bois de construction qui, même des côtes de la Manche, venaient s’accumuler dans les places commerciales phocéennes de la Méditerranée[2]. Agde (Agatha), Antibes (Antipolis), Nice (Nicæa), les îles d’Hyères (Stœchades), Monaco (Portus Herculis Monœci), étaient autant de stations navales qui entretenaient des relations avec l’Espagne et l’Italie[3].

    taniens 12 500 hommes. (Appien, Guerres d’Espagne, lviii et lix, 170 et suiv.) Quoique dévasté et en partie dépeuplé par ces deux généraux, le pays, au bout de quelques années, fournit encore à Viriathe des forces considérables.

  1. Tite-Live, XXII, xx.
  2. Strabon, IV, i, 153 ; ii, 157 ; iii, 160.
  3. Voyez ce que dit M. Amédée Thierry, Histoire des Gaulois, II, 134 et suiv. 3e édit.