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la suzeraineté de Carthage : les Numides massyliens, qui depuis eurent Cirta (Constantine) pour capitale ; les Numides massésyliens, qui occupaient les provinces d’Alger et d’Oran ; enfin les Maures, répandus dans le Maroc. Ces peuples nomades entretenaient de riches troupeaux, et tiraient du sol d’abondantes céréales.

Hannon, amiral carthaginois, envoyé, vers 245, pour explorer l’extrémité de la côte africaine jusqu’au delà du détroit de Gadès, avait fondé un grand nombre d’établissements dont, au temps de Pline, il ne restait plus de traces[1]. Ces colonies portèrent le commerce chez les tribus maures et numides, chez les peuples du Maroc et peut-être même du Sénégal. Mais ce n’était pas seulement en Afrique que s’étendaient ses possessions des Carthaginois, elles embrassaient l’Espagne, la Sicile et la Sardaigne.


Espagne.

III. L’Ibérie ou l’Espagne, avec ses six grands fleuves, navigables pour les anciens, ses longues chaînes de montagnes, ses bois épais, les vallées fertiles de la Bétique (Andalousie), paraît avoir nourri une population nombreuse, guerrière, riche par ses mines, ses céréales et son commerce. Le centre de la Péninsule était occupé par les races ibérienne et celtibérienne ; sur les côtes, les Carthaginois et les Grecs avaient des établissements ; au contact des marchands phéniciens, les populations du littoral atteignirent un certain degré de civilisation, et du mélange des indigènes et des colons étrangers sortit une population métisse qui, tout en conservant le génie ibérique, avait adopté les habitudes mercantiles des Phéniciens et des Carthaginois.

Une fois établis en Espagne, les Carthaginois et les Grecs utilisèrent les bois de construction qui couvraient les mon-

  1. Pline, en citant ce fait, le révoque en doute. (Histoire naturelle, V, i, 8.) — Voy. le Périple d’Hannon, dans la collection des Petits géographes grecs.