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éclairé vaut mieux ou moins qu’un peuple ignorant ; si des droits politiques et sociaux redoutables peuvent être maintenus entre des mains incapables, ou si l’instruction populaire doit être élevée au niveau de ces droits.

Le mélange du bien et du mal se retrouve en toutes choses, dans les diverses formes de gouvernement, dans les conditions sociales, dans les qualités même de notre corps et de notre esprit. Pourquoi n’en serait-il pas de même en matière de civilisation ? Ce qui est essentiel, c’est qu’en définitive la somme du bien l’emporte sur le mal. Aucun bon esprit ne peut admettre un seul instant que si tout le monde est à l’œuvre avec une égale liberté sous la protection des lois répressives, les idées perturbatrices, les doctrines immorales l’emporteront sur la noble et légitime propagande des idées morales et des vérités scientifiques. Les lois dont le gouvernement est armé, sa vigilance, et, il faut le dire aussi, la force toute-puissante dans notre pays de l’opinion publique suffisent pour ôter tout prétexte à la crainte.

La libre diffusion des livres et des journaux sous la surveillance de l’État et de la magistrature, voilà le seul moyen d’éclairer et de moraliser les populations.


XVIII


Les pages qui précèdent peuvent se résumer en quelques lignes.

Les classes populaires sont ignorantes en France, et