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dépense par l’abaissement des frais de poste et la suppression du timbre ? La connaissance des affaires et des intérêts généraux du pays ne peut pénétrer jusqu’aux dernières classes sociales qu’à la condition du bon marché poussé aux dernières limites.

Il importe en outre au gouvernement et au public qu’il s’établisse dans le pays un nombre d’organes suffisant pour représenter tous les intérêts légitimes et toutes les idées utiles. La presse périodique ne peut satisfaire tous les besoins de l’esprit humain qu’à la condition de prendre mille formes diverses. Dans cette immense variété d’opinions qui se combattent sans cesse, la vérité et la justice finissent bientôt par se faire jour.


XVII


On ne peut nier que les hommes qui sont appelés par leur talent ou leur profession à répandre l’instruction générale dans le pays par la publication des journaux et des livres n’ont pas toujours compris les devoirs de leur mission. Le bon et le mauvais ont été souvent mêlés dans la propagande des idées et des livres ; et la sévérité des législateurs a été justifiée à certains égards.

Mais il faut choisir entre l’ignorance et l’instruction populaire, et peser les dangers de l’une avec les avantages de l’autre.

La question est de savoir si à tout prendre un peuple