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du massif et de la galerie est rempli par trois têtes colossales d’éléphants en pierre, qui prennent appui sur leurs trompes comme sur trois colonnes. La base de ces colonnes se forme naturellement du bout de la trompe, qui se recourbe et rejette des branches de lotus. Au-dessus de la porte, s’élèvent une tour centrale et deux tours latérales moins hautes, qui sortent toutes trois de la même base, et se terminent en pointe effilée. Sur chacune des quatre faces de ces tours, se profile une grande figure humaine aux lignes graves. D’après la description chinoise, une cinquième tête, surmontée d’une tiare dorée, couronnait les tours. À leur base, sont sculptés des personnages en haut relief.

En avant de la porte sud, le bouleversement du terrain est tel qu’il est difficile de reconstituer, à l’aide des débris accumulés, le pont de pierre qui traversait jadis le fossé. Pour se rendre bien compte des détails de sa construction, il faut aller à la porte de l’ouest ou à celle du sud-est où quelques parties du tablier sont demeurées debout et intactes.


Angcor Thom : restauration de l’une des entrées de la ville.

C’est une chaussée large de 15 mètres et demi et percée à la base d’étroites ouvertures pour la circulation des eaux du fossé. De chaque côté de cette chaussée, se trouvent cinquante-quatre géants assis faisant face à l’extérieur. De leurs genoux et de leurs bras, ils soutiennent un long cordon de pierre, sculpté en forme de serpent. Cette balustrade d’un nouveau genre se termine par sept ou neuf têtes, redressées en éventail à