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M. de Lagrée s’était déjà mis en route pour Siu-tcheou fou ; d’après les autres, à la date du mars, il était toujours malade à Tong-tchouen. Le 25 mars, on m’annonça sa mort ; elle fut démentie le lendemain. Je hâtai notre marche, et le 31 mars nous arrivâmes à Mong-kou. La fatale nouvelle parut se confirmer ; on me dit même que le docteur Joubert était parti de Tong-tchouen pour Siu-tcheou. J’expédiai immédiatement deux courriers, l’un à Tong-tchouen pour m’informer de la vérité, l’autre sur la route de Siu-tcheou, pour rejoindre au besoin M. Joubert et l’informer de mon retour.


retour dans la vallée du fleuve bleu.

Je profitai de mon passage à Mong-kou pour essayer de reconnaître le cours du Kin-cha kiang en aval de ce point et pour m’assurer par moi-même des difficultés de navigation que l’on m’avait signalées. Elles sont réelles. En franchissant le rapide appelé Chouang-long, qui est à six milles environ de Mong-kou, ma barque se remplit à demi et je pus constater que les vagues du fleuve atteignaient deux mètres de hauteur. Ce rapide, ainsi que la presque totalité de ceux que l’on rencontre jusqu’à Siu-tcheou, provient de l’écroulement des falaises rocheuses qui encaissent le fleuve, sous l’action des torrents qui se forment pendant la saison des pluies. Des sommes assez considérables étaient affectées jadis par le gouvernement chinois au déblaiement de ces rapides.

Le 2 avril, le courrier que j’avais expédié à Tong-tchouen revint à Mong-kou por-