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Pour pratiquer le tatouage, on prend du fiel de porc ou de poisson que l’on mélange à de la suie. On fait sécher cette mixture, qu’on délaye avec de l’eau au moment de s’en servir. L’opération s’effectue avec une aiguille, longue de 60 centimètres, large d’un centimètre à l’une de ses extrémités, et allant en s’effilant vers la pointe, où elle est fendue, comme un bec de plume, sur une longueur de 4 à 5 centimètres. Ce travail sur la peau occasionne ordinairement deux ou trois jours de fièvre, sans préjudice des plaies ou des ulcères qui surviennent à la moindre écorchure, lorsque le sujet est trop âgé ou d’un tempérament lymphatique.


ARMES ET OUTILS LAOTIENS.


1. Lance dont on se sert à la chasse de l’éléphant ; longueur : 4m,20. — 2. Lance de fantassin. — 3. Hache servant à abattre les arbres ; longueur : 1m,20 ; la partie ƒ est mobile et peut se placer perpendiculairement. On s’en sert alors comme d’une herminette. — 4. Rasoir et son étui ; longueur : 0m,20. — 5. Tourne vis et marteau pour les fusils. — 6. Boîte à balles en bambou tressé. — 7. Poire à poudre en bois. Le couvercle a sert à mesurer les charges. — 8. Couteau ordinaire ; longueur : 0m,40. — 9. Couteau-poignard ; longueur : 0m,25. — 10. Ciseaux ; longueur : 0m,30. — 11. Petite hache ; longueur : 0m,30. — 12. Ciseaux servant à découper la noix d’arec ; longueur : 0m,17. — 13. Couperet servant à couper les herbes ou à se frayer un chemin dans les broussailles ; longueur : 0m,40. — 14. Sabre et son fourreau. — 15. Arc et flèche en bambou.

C’est entre douze et dix-huit ans que l’on se fait tatouer, et l’artiste qui exécute les arabesques, les animaux, les dessins de fantaisie plus ou moins variés dont se compose le tatouage, se fait payer de 5 à 8 francs[1]. Les différences de costume entre les Laotiens

  1. Voyez Atlas, 2e partie, pl. XXIX, des spécimens de tatouage.