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DE HOUTEN À VIEN CHAN.

phiques. Le fleuve coule paisiblement, dans cet intervalle, entre des berges basses et sablonneuses, et ne décrit qu’une courbe à peine sensible qui incline son cours jusqu’à l’O.-N.-O. Partis à six heures et demie du matin, nous arrivâmes à dix heures et demie. Un nouvel arrêt nous était imposé là pour changer de barques, et ces étapes trop fréquentes avaient été, depuis Bassac, une des plus grandes causes de la lenteur de notre voyage.

Ainsi que la plupart de ses collègues, le gouverneur de Saniaboury était parti pour Bankok, afin d’assister aux funérailles du second roi de Siam. Sa femme nous fit de très-bonne grâce les honneurs de sa capitale, riant village dont les cases, disséminées dans l’angle formé par le Cambodge et le Soumcam, respirent l’air de propreté et d’aisance commun à toutes les habitations de cette partie du Laos. Comme à l’ordinaire, le logement de l’expédition était préparé à l’avance, et l’on fit immédiatement partir un courrier pour Ponpissay, le Muong suivant, afin que l’on pût y faire préparer immédiatement de nouveaux moyens de transport.


EMBOUCHURE DE LA RIVIÈRE DE SANIABOURY.

Nous ne séjournâmes que soixante-douze heures à Saniaboury. Non loin de là se trouve une fabrique de poteries que le docteur Joubert alla visiter.

Nous nous remîmes en route le 16 au matin. Le prochain Muong était cette fois assez éloigné : on nous annonçait un trajet de huit à neuf jours et une navigation assez facile.

Quelques heures après notre départ, les villages et les arbres fruitiers disparurent des rives du fleuve, et furent remplacés par la forêt. Le soir, nous doublâmes une île, Don Kassec, précédée et suivie de nombreux bancs de sable au milieu desquels le chenal du fleuve est difficile à déterminer.

Le lendemain, les rives du fleuve devinrent plus accidentées ; un massif montagneux, appelé Phou Ngou par les indigènes, apparut droit devant nous, dentelant l’horizon d’une