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EMBOUCHURE DU SE NGUM.


XII

DE HOUTÉN À VIEN CHAN[1]. — SANIABOURY. — RÉGION DE LA CANNELLE ET DU BENJOIN. — PONPISSAY. — NONG KAY. — COMMUNICATIONS AVEC POUEUN ET LE TONG-KING. — LES RUINES DE VIEN CHAN.


Les passe-ports de Chine dont j’arrivais muni permettaient de donner au voyage la plus grande extension possible. Pour la première fois depuis plus de trois mois, nous nous trouvions enfin tous réunis, pleins d’ardeur et de santé, autour du chef de l’expédition ; aux longs tâtonnements du début allait succéder l’exécution nette, ferme et rapide du programme qu’il s’était tracé.

Malheureusement, la saison sèche touchait déjà à sa fin ; les pluies allaient venir, et avec elles leur cortège de difficultés matérielles et de maladies. Il fallait se hâter pour n’être point trop assaillis par le mauvais temps avant notre arrivée à Luang Prabang, seul point assez important pour qu’un long séjour pût y être fructueusement employé.

Dès le lendemain, nous quittâmes Houtén pour nous rendre à Saniaboury[2], Muong situé, comme le précédent, sur la rive droite du fleuve, à l’embouchure du Soumcam, affluent assez important de cette rive. La distance n’est que de huit à neuf milles géogra-

  1. Voir pour tout ce chapitre la carte itinéraire, n°5, Atlas, 1re  partie, pl. VIII.
  2. Je soupçonne que l’orthographe que M. de Lagrée et moi avons adoptée pour ce nom est fautive et que l’impossibilité où sont les Laotiens de prononcer l’r nous aura empêchés de reconnaître sa véritable étymologie, qui est peut-être Sauriaboury, « ville du Soleil», par opposition à Vien Chan ou Chandapouri, « ville de la Lune ». Peut-être aussi fallait-il écrire « Seyaboury » ou « ville de Seyor », nom du Bouddha qui doit succéder à Sammonocodom.