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dans son lointain parcours, les îles qui l’émaillent, se déroulent au delà du sombre rideau de verdure étendu aux pieds de l’observateur. Les parties hautes de la montagne ne sont habitées que par les bêtes fauves qui y cachent leurs repas sanglants et leurs sauvages amours. On croit ne trouver au but de sa promenade qu’un magnifique point de vue ; on y rencontre parfois aussi une partie de chasse dangereuse. (Voy. le dessin p. 192.)

Quant au village même de Bassac, il ne présente aucune particularité intéressante. Les maisons sont disséminées le long de la rive du fleuve sur une étendue de plusieurs kilomètres. Une quinzaine de pagodes, dont les plus importantes sont la pagode royale, si-


intérieur du sanctuaire de wat phou.


tuée à très-peu de distance de la résidence du roi (Voy. le dessin p. 197), Wat Tat, ou se trouve le tombeau d’un roi célèbre du pays, et Luong Kiao, à l’extrémité sud du village, témoignent de la piété des habitants ; un nombre presque égal de sanctuaires en ruines, en général construits en briques, attestent la foi des générations passées et surtout les terreurs des mandarins ou des grands personnages qui les avaient fait élever pour racheter leurs concussions ou leurs crimes. La végétation tropicale qui s’empare immédiatement de ces temples, dès qu’avec leurs fondateurs ont disparu les fonds nécessaires à leur entretien, leur donne à tous un aspect fort trompeur de vétusté.