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quables qui paraissent avoir appartenu à une galerie orientée nord et sud. Enfin, à deux kilomètres dans le sud, s’élève, au milieu de la forêt, un autre sanctuaire auquel on arrive par une chaussée dallée. Il est semblable à celui de Wat Phou, mais de plus petite dimension. D’autres ruines sont encore signalées à quelque distance ; mais elles ne furent visitées par aucun des membres de la commission.

Le commandant de Lagrée pensait que cet ensemble de constructions date du dixième siècle, moment où la puissance d’Angcor commençait à décliner. D’habiles ar-


figures sculptées sur un rocher à wat phou.


chitectes les avaient conçues. Les événements interrompirent leur œuvre, qui fut reprise ensuite par des générations moins habiles et qui reçut d’elles ce cachet de décadence que l’on y retrouve imprimé.

Naturellement, les habitants ne peuvent donner aucune indication utile sur des monuments qui sont l’œuvre d’une autre race. L’établissement relativement récent des Laotiens dans cette partie de la vallée du fleuve, leur fait attribuer aux Chams, et non aux Cambodgiens, la construction de Wat Phou. La domination des Chams à Bassac doit remonter à la fin du treizième siècle, époque à laquelle, comme nous l’avons vu (p. 136). le Cambodge semble avoir été pendant quelque temps tributaire du Tsiampa.