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point comparable à ce qu’était jadis celle des nègres dans les colonies européennes, quoiqu’ils jouissent souvent d’un bien-être plus grand qu’à l’état de liberté, ce commerce n’en a pas moins les plus déplorables conséquences pour la race au détriment de laquelle il s’exerce : la guerre entre toutes les tribus presque à l’état de permanence, des enlèvements à main armée et d’indignes violences de la part des marchands qu’attire chaque année ce commerce lucratif.


vue du se cong d’attopeu près de son confluent.

Un esclave qui a coûté à Attopeu 100 ou 150 francs en marchandises, se revend à Pnom Penh 500 francs environ.

Le 5 août, M. de Lagrée était de retour de son excursion. Il avait remonté la branche la plus ouest du Se Cong, qui se divise en trois bras principaux, à très-peu de distance de Stung Treng, où, d’après une mesure de M. Delaporte, il n’a pas moins de 800 mètres de large. L’un de ces bras vient du sud et traverse le pays habité par les sauvages Radé ; les deux autres sont parallèles et descendent du nord-est.

M. de Lagrée s’était arrêté à Sieng Pang[1], chef-lieu d’une petite province laotienne,

  1. Consultez la carte itinéraire no 2, Atlas, 1re  partie, pl. IV. M. le lieutenant de vaisseau Mourin d’Arfeuille a remonté le Se Cong un peu plus haut que ce point et a rempli ainsi une partie de la lacune qui