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IV
PRÉFACE.

d’un ouvrage chinois qui contient de précieux renseignements sur les richesses métallurgiques et les procédés d’exploitation de la province du Yun-nan. J’ai annoté cette traduction et j’ai analysé, au commencement du volume, les Déterminations géographiques et les Observations météorologiques faites pendant le voyage. Le volume se termine par les spécimens des Langues indo-chinoises recueillis par M. de Lagrée et par moi.

Dans un ouvrage dont les diverses parties ont été rédigées par des écrivains différents, à des époques fort éloignées les unes des autres, où un nombre considérable de mots géographiques nouveaux, appartenant à des langues peu connues, font pour la première fois leur apparition, il était bien difficile d’arriver d’une façon absolue à l’unité d’orthographe. Les quelques variantes qui ont échappé à mon attention sont en général peu importantes : ce sont des i pour des y, des c pour des k, quelquefois des l pour des r[1], etc. Je me suis efforcé, en reproduisant les noms d’hommes et les noms de lieux dérivés du pali, de leur conserver la physionomie particulière qu’ils revêtent dans la langue du pays qui les a adoptés. Prea bat, « pieds sacrés », qualification des princes, fera reconnaître immédiatement au lecteur une source ou un nom cambodgiens, alors que Phra bat et Pha bat lui indiqueront une source ou un nom siamois ou laotiens.

L’Atlas qui accompagne cet ouvrage se divise en deux parties. La première, à laquelle ont contribué MM. de Lagrée, Delaporte et moi, comprend les Cartes et les Plans ; la seconde est l’Album même du voyage : elle est entièrement l’œuvre de M. Delaporte, auquel on doit aussi une partie du travail géographique, ainsi que les dessins ou les croquis qui ont servi à l’illustration du texte. C’est M. Laëderich, premier maître mécanicien de la marine, qui a dessiné les plans des monuments d’Angcor, plans au levé desquels il avait été employé par M. de Lagrée.

Il me reste à remercier tous ceux qui ont bien voulu s’intéresser à mon travail et faciliter ma lourde tache : MM. Doudart de Lagrée, l’un, président du tribunal civil de Blidah, et l’autre, chef de bataillon en retraite, ont mis à ma disposition avec le plus grand empressement tous les papiers de leur regretté frère, qui, de près ou de loin, pouvaient se rapporter au voyage ; je dois à MM. H. Yule et Garrez la communication de nombreux et précieux documents, et leurs indications ont contribué dans une large mesure à diriger et à éclairer mes recherches. Je ne sais en quels termes reconnaître leur concours dévoué et véritablement infatigable — MM. J. Fergusson, Mohl, Viollet-le-Duc, Pauthier, C. Maunoir, Veersteg, Lefèvre, lieutenant de vaisseau, à qui je dois les dessins de Pnom Bachey, publiés dans le premier volume ; Luro, lieutenant de vaisseau, dont les connaissances en

  1. Par exemple, Saniabouly au lieu de Saniaboury ; les Laotiens éprouvent une grande difficulté à prononcer les r et le souvenir du son réellement entendu prévaut souvent, à l’insu de l’écrivain, sur l’étymologie réelle du mot.