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y en a qui vivent de l’encouragement à la débauche par le journal, par le livre et par le spectacle. Faiseuses d’anges, écrivains et dessinateurs pornographes, tous ces gens sont dignes de notre colère ».

Oui mais ce qui est plus inconcevable encore, c’est que notre colère ne se soit pas jusqu’ici universellement et vigoureusement appesantie sur l’inconcevable audace des détracteurs, des contempteurs, des corrupteurs de la famille.

D’une part, des hommes, parfois sans honneur[1],

  1. Je n’insiste pas sur ce côté de la question. Pour ce qui me concerne, je me persuade que, de nos jours, la plupart des écrivains valent mieux que leurs écrits. Environ dix ou vingt ans passé cependant, il n’en était pas de même si j’en crois ces deux témoins.
    Dans La Coopération des idées (numéro du 16 mai 1911), M. Georges Deherme se demande pourquoi tant d’écrivains contemporains prostituent et gaspillent leur talent. Voici comment il répond :
    Considérez, dit-il, un romancier quelconque : parmi ses livres, ce sont toujours les plus obscènes qui lui rapportent le plus. Pour un sceptique et un jouisseur, la tentation est trop forte pour qu’il n’y cède point à la longue, et même sans s’en rendre compte. Certes, il a eu d’abord des révoltes de dignités ; mais, peu à peu, sa conscience s’est émoussée. Pour se justifier, il a affirmé avec aplomb que ces saletés lucratives étaient de l’art, sa conception de l’art. Il s’y est entêté et il est parvenu à s’en persuader de même. Puis les niais et les malins ont fait chorus. Et voilà une nouvelle école : le salopisme ».