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aloi, l’or que le débauché porte aux filles. Ces pages-là, quand elles figurent dans une œuvre la déshonorent à jamais, et tout Français a le droit de la dénoncer ». (Curtius, Le Gaulois, 22 décembre 1922).

Tout citoyen, en effet, doit, dans la mesure de ses moyens et suivant sa situation pourvoir au bien public, à l’intérêt social, et en appeler, quand il le faut, à la loi, contre les mauvais citoyens.

« La liberté est sacrée, soit, dit M. Marcel Boulenger dans Les Nouvelles littéraires (16 décembre 1922). Mais quand je constate, chaque dimanche d’été, que les promeneurs mettent le feu dans nos forêts avec leurs cigarettes, j’aimerais bien qu’on interdît de fumer dans les bois, en dépit de 1789. Périssent cent mille kilomètres de liberté plutôt qu’un centimètre de beauté. »

Telle est la loi formulée par un artiste. Il est facile de la transporter sur le terrain de la morale et du bien social, où les droits de l’écrivain trouvent tracées leurs limites.

« Faire imprimer ses écritures, affirme M. Gustave Téry lui-même dans L’Œuvre (28 décembre 1922), ne confère à aucun monsieur le privilège d’être au-dessus des lois. Un écrit est un acte, et l’écrivain, comme tous les citoyens, est responsable de tous ses actes. C’est un étrange paradoxe que de se représenter la