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clairvoyants, c’est l’extraordinaire diffusion de cette sorte de littérature.

À l’étalage des boutiques populaires, à la devanture des bibliothèques de gares et des kiosques, ces mauvais illustrés attirent, saisissent, violentent les regards de la jeunesse par leur couverture outrageusement illustrée. Ils se présentent en piles, ils sont variés par leur prix comme par leur contenu. De telle sorte qu’il ne se rencontre pas de gosse si exigeant, de gamine si capricieuse qui ne puissent trouver une pâture à son goût. Non plus, il ne se rencontre peut-être pas une seule famille en France qui puisse se croire à l’abri de cette invasion.

Deuxième fait. Cette littérature absurde, policière, sanglante, bassement sentimentale, et cette déplorable imagerie, constituent dans notre pays une entreprise de contre-éducation, dont les effets se multiplient par des manifestations de plus en plus inquiétantes. Des éducateurs, tels que M. Ferdinand Buisson, M. Félix Pécaut, des hommes publics, tels que M. Violette et M. Bonnefous, des publicistes tels que M. Vandérem, M. Veuillot, des hommes de loi, tels que M. Henri Robert et M. Raymond Hesse, ont depuis longtemps dénoncé ces ravages.