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l’attention de leurs lecteurs sur les livres nouveaux ; avec insistance, ils les louangent, ils les recommandent ; ils les comblent d’hyperboles. Et ces livres, le plus souvent, roulent sur des sujets que la morale condamne et constituent pour les familles un péril ou une tentation, même et notamment pour la jeunesse une cause de démoralisation.

L’assaut que livre ainsi la presse à l’intégrité morale et à la sécurité de la famille revêt une gravité particulièrement inquiétante. Conduit avec art, avec persévérance, avec toute la fertilité d’expédients dont disposent aujourd’hui les meneurs de l’opinion, continu, méthodique, universel, masqué sous les apparences de l’impartialité critique, de l’information nue, ou du témoignage le plus sincère, il force tout un public à capituler et à se livrer sans défense aux entreprises des corrupteurs de l’esprit familial.

En second lieu, la presse dont je parle met sa puissance multiplicatrice au service des faits-divers criminels ou passionnels.

Un assassinat vulgaire, un cambriolage compliqué, un crime atroce, effroyable, crapuleux, ont-ils été commis dans un mauvais lieu de la capitale ou dans un village obscur ? Une actrice, une irrégulière, une femme de mauvaise vie a-t-elle été mêlée à un vol mystérieux, à une aventure équivoque, à un