Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passionnent l’imagination et jettent les jeunes personnes dans toutes les aberrations des rêveries romanesques, quand elles ne les précipitent pas dans l’hystéricisme ». (Decharmbre et Lereboullet, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, au mot Maladies nerveuses, cité par La Revue des lectures, 15 avril 1920, p. 244).

D’autres fois — et malheureusement le cas n’est pas rare — elles en seront indignes… Une réflexion empruntée à un critique va préciser ma pensée :

« Venant après Les Don Juanes, de M. Marcel Prévost, La Garçonne, de M. Victor Margueritte achèvera de donner corps à un type féminin qui, sans ces deux livres, eut probablement tardé à se former. Beaucoup de jeunes femmes et de jeunes filles vont s’enhardir dans la voie du donjuanisme, où nos romanciers psychologues les assurent qu’elles trouveront des devancières et des émules dont l’exemple leur sera à la fois un excitant et une excuse. Je ne suis pas certain du tout qu’il y avait tant de « don juanes » et de « garçonnes », quand MM. Prévost et Margueritte en étaient encore à prendre des notes sur elles ; je ne puis douter qu’elles se multiplient désormais. Que de personnages de Balzac n’ont été vrais que par le même phénomène d’anticipation ! » (André Billy, L’Œuvre, 23 août 1922).