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en déchéance, à quêter les plaisirs bas et à détourner, notamment, l’instinct sexuel de son but pour lui demander uniquement la volupté. Or, « les causes qui tendent à surexciter ou à dévouer l’instinct, sexuel, note M. Gide, agissent comme un facteur puissant de la dépopulation ». Non seulement l’immoralité retarde le mariage ou en détourne, non seulement elle stérilise la puissance génératrice par les maladies vénériennes qu’elle occasionne, elle supprime encore l’enfant. C’est pourquoi la pornographie et la prostitution sont de grands malheurs. Elles tarissent les sources vives de la race, la recherche exclusive du plaisir souillant jusqu’à l’alcôve conjugale ».

Un écrivain boulevardier fait à ce propos une remarque un peu subtile, mais pleine de sens et bonne à méditer :

« Il est une raison que les prédicateurs de la repopulation n’ont pas mise en lumière, la raison psychologique la plus forte, celle qui résulte de l’importance excessive accordée à l’amour et proclamée par les arts. Chez les peuples prolifiques, l’amour nait au moment des fiançailles et meurt au moment du mariage : chez les gréco-latins, il nait au seuil du mariage et se prolonge au-delà de la seconde jeunesse. Or, si Schopenhauer ne s’est pas trompé,