Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/38

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s’est démocratisée ; elle se fabrique à bon marché dans les usines, comme la bougie et le chocolat ; on en achète pour vingt sous, pour dix sous, pour cinq sous. Partout elle s’offre au passant, l’émoustille, le raccroche ».

… « En somme, note à ce propos M. André Lichtenberger, les mœurs et la religion protégaient la société contre l’ordure. Nous avons supprimé les freins et barreaux, lâché la bonde au torrent immonde. Jadis les jeunes filles et les enfants, enfermés dans la cellule familiale, étaient à l’abri de ces flots. Ils y sont aujourd’hui livrés. Nous tendons à leur accorder la liberté anglo-saxonne, mais sans la compenser par les précautions de la loi anglo-saxonne, car celle-ci prétendant accorder à l’individu un maximum de liberté, se sent d’autant plus tenue à la défendre contre un certain nombre de contagions et de souillures. Dans l’ordre de l’hygiène publique, elle est impitoyable. Chez les Américains, comme chez les Anglais ont été édictées vis à vis de l’alcoolisme, du taudis, des maladies contagieuses, les mesures les plus draconiennes. Et de même l’enfant, la jeune fille, la moralité publique y sont protégés par une sévère législation. Hypocrisie puritaine ? Oh ! que non pas. Connaissance concrète de l’humanité. Plus les mœurs comportent de liberté, plus il est nécessaire que la loi garantisse contre ces abus.