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faut dire, aujourd’hui que ce mot, si commode d’ailleurs, a reçu l’estampille officielle. Je ne sais rien de plus désolant, de plus vulgaire et de plus répugnant que les trois caractères mis en scène et pour lesquels on sent bien que l’écrivain dramatique laisse percer un peu de complaisance. Faut-il le répéter encore (même en s’exposant à ce que cette répétition paraisse bouffonne) : quel monde et quel drôle de monde !…

« On a envie de secouer son mouchoir et de dire : Pouah ! comme madame de Morancé, à la fin de la Visite de noces ».

Même le Gil Blas se montrait ému. M. Edmond Sée y écrivait, le 11 octobre 1913 : « Je ne veux pas analyser à nouveau une œuvre classique ni commenter ces personnages. Les premiers au théâtre, ils osèrent tout dire du cœur et du corps humain ! Et ils eurent l’heureuse fortune de figurer dans un drame non seulement sentimental, mais social encore, puisque l’auteur fait ici non seulement le procès déchirant de l’amour, mais de l’amour dans le mariage ».

Et « Un monsieur de l’orchestre » dans le Figaro (12 octobre 1913) disait qu’Amoureuse « est en même temps une des plus émouvantes apologies de l’amour des femmes qui aient été écrites, et une des plaidoiries les plus éloquentes qui aient été prononcées en faveur de leurs trahisons. »