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une vue générale qui relie un drame particulier à l’humanité même, et qui ne supprime pas l’émotion, loin de là, mais qui l’élève jusqu’à une leçon ; qui de nous n’a cherché cela, avidement, subtilement dans l’œuvre de l’écrivain ? Il a le droit de faire des œuvres moralement indifférentes : mais notre admiration lui sera plus reconnaissante s’il a laissé à ses semblables une espérance, une force, une croyance. Alexandre Dumas fils disait ce mot qui a été rapporté par Sardou : « Toute œuvre littéraire qui n’a pas en vue l’idéal et l’utile est malsaine et lettre morte ». Et le romancier russe Tolstoï, dont l’œuvre a des parties de christianisme et des parties de nihilisme, a dit, mieux encore, dans un de ses bons jours : « L’art est un moyen, entre les hommes, de se communiquer leurs plus nobles pensées ».

« Eh bien ! non seulement, à toute époque, à côté des amuseurs, nous avons eu de ces artistes bienfaisants, mais je dis que l’œuvre présente est bonne à ce point de vue : que depuis longtemps nous n’avons pu montrer un ensemble d’oeuvres littéraires d’une aussi haute tenue, d’une signification aussi heureuse ». (René Bazin, Le Gaulois, 25 juillet 1913).

Cette constatation de l’éminent écrivain de la famille, se vérifie bien plus nettement aujourd’hui qu’en 1912. Des romanciers existent, des dramatistes