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pères de famille sont, par état, des éducateurs : ils comprennent l’importance de l’éducation. Dans le sujet qui nous occupe, elle s’avère d’une nécessité inéluctable.

Nous avons accusé, au cours de ce rapport, la littérature et les spectacles d’être les grands corrupteurs du peuple et des familles. Et nous avons abondamment justifié notre accusation. Il ne faudrait cependant pas oublier qu’ici, comme dans d’autres questions, les causes et les effets réagissent les uns sur les autres.

C’est ainsi que les livres et les théâtres malsains ne seraient pas dangereux pour un public sain, et qu’ils sont d’autant moins malsains que le sujet, grâce à sa santé morale, présente à son action une réceptivité moins facile. La recherche du faisandé indique une perversion du goût et une anomalie de l’estomac. La mauvaise littérature a contribué, et pour une grosse part, à l’œuvre corruptrice ; laissée à ses propres forces, elle n’aurait pas su créer ou la maintenir.

C’est ce que démontre lumineusement M. Georges Deherme, dans son ouvrage Les Classes moyennes :

« La littérature altère profondément les mœurs ; mais elle n’a pu s’y employer efficacement, que lorsque les idées étaient déjà troublées, les principes affaiblis, les règles méconnues, les volontés énervées,