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en termes mesurés, courtois et pathétiques, sa honte et son indignation. Il s’adresse au bon sens et au cœur de ceux qui l’écoutent. L’auditoire est fortement impressionné. La pièce fut jouée, il est vrai. Mais qui dira, Messieurs, tout le soulagement qu’a procuré aux braves gens, tout le retentissement qu’a produit dans les âmes et dans la ville et dans certaines vies, une si opportune intervention, un digne langage. Parler, c’est agir.

Écrire aussi, c’est agir. Répugne-t-on plus encore à écrire qu’à parler ? Je n’en déciderai point. Mais c’est un fait que les pères de famille écrivent trop peu, comme ils parlent trop peu.

Ils abdiquent, ils désertent… Aussi, la direction des idées et des esprits, l’éducation même de leurs enfants leur échappent, à eux qui, dans une société normale et ordonnée, devraient être rois, les maîtres et les meneurs, pour passer aux mains des éditeurs-pornographes venus d’Allemagne, des hâbleurs illettrés, des savantasses de cabaret, des grimauds de la presse, d’effrontés usurpateurs de la confiance publique.

Il faudrait écrire, suivant les occasions, à tous ceux qui possèdent ou assument, dans la diffusion de la