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dent[1]. Mais elle intéresse aussi les élites, toutes les élites de la nation.

« L’abîme est devant nous, écrivait déjà le 29 juin 1914, au rédacteur en chef du Matin, M. A. Kleine, directeur de l’École nationale des Ponts et chaussées, à propos de la dépopulation.

« Pour que le pays soit sauvé, il faut que la perception du danger frappe, jusqu’à les aveugler, les favorisés de la fortune et du savoir ; il faut que l’exemple vienne d’en-haut et qu’il soit donné par les maîtres et leurs disciples de tous ordres, en science, en industrie, en art, en commerce, en littérature, en philosophie, etc., par tous ceux qui font de notre pays,

  1. Dans un article qu’il publiait dans Le Petit Journal, le 27 décembre 1922, M. André Billy, après avoir parlé des «  écrivains dignes de ce nom » poursuivait :
    « … Quant aux autres, quant aux écrivains qui se parent astucieusement de la qualité d’artistes, ou de moralistes pour spéculer sur les bas instincts de la foule, ils relèvent de la police familiale qui est la meilleure mais qui ne s’exerce guère que sur la maison. Au dehors, le danger subsiste tout entier, et voilà bien ce qui inquiète les parents.
    « Mais ici ce n’est pas seulement la question des romans immoraux qui se pose, c’est celle, plus générale, des mœurs. La corruption rôde partout et l’on peut dire que, dans une certaine mesure, chacun de nous la porte en soi. Aux pères et aux mères, aux maîtres et aux maîtresses, de veiller de leur mieux sur la pureté des petites âmes confiées à leurs soins ! »