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La part que possédait François Joisel dans la terre et seigneurie de Douy-la-Ramée passa lors de son décès à Pierre et Bernard Joisel, puis bientôt à Pierre seul, son neveu, seigneur de Mondrival, prieur du prieuré du Saint-Sépulcre d’Allemagne, près Montgé ; le 20 mai 1733 celui-ci le vendit moyennant 81,000 livres à Claude-Antoine Boucot de Pontevrard qui réunit ainsi entre ses mains la totalité de la terre de Douy-la-Ramée dont il avait acheté le surplus de Pierre de Cornoailles le 24 janvier 1733 ; cette terre comprenait alors avec le fief de Vaucourtois qui y était réuni, justice haute, moyenne et basse, château avec jardins, parc et autres dépendances dans la grande rue de Douy, une ferme près l’église, le moulin banal de la Ramée, 325 arpents de terres labourables, 64 arpents de bois, 20 arpents de pré et les cens, surcens et rentes seigneuriales[1].

Nicolas Boucot de Judainville recueillit la terre et seigneurie de

    chal de Tourville et Nicolas de Meaux, écuyer ; — Dans la généralité de La Rochelle : N… de Meaux, seigneur de Fouilloux-en-Allincot, écuyer; — Dans celle de Lorraine : Charles de Meaux, chevalier, seigneur de Pont-sur-Seille; — Dans celle de Provence : Etienne de Meaux, bourgeois d’Aix; — Dans celle de Soissons : Sébastien de Meaux, avocat en parlement, prévot d’Hirson, président du grenier à sel de Vervins ; et Pierre de Meauz, soigneur de Villerzy, conseiller du roi en l’élection de Guise.

    On s’étonne de ne pas voir figurer dans la généralité de Paris René Armand de Meaux, mort en 1722 seulement. Quoi qu’il en soit, le nom de la famille de Meaux subsista en la généralité de Paris jusque dans la 2e moitié au moins du XVIIIe siècle. Sur les registres de baptême de Douy figurent comme marraine et parrain en 1108 Catherine et Daniel de Meaux, en 1765 Marie de Meaux.
    Nous ignorons si cette branche non plus que les branches des généralités de La Rochelle, Lorraine et Provence ne se sont pas éteintes.
    A l’égard de la branche que représentaient, en la généralité de Soissons Sébastien et Pierre de Meaux, fils de François de Meaux Bois-Boudran La Ramée, prévôt d’Hirson, qui lui-même était petit-fils de Jean de Meaux et de Jeanne de Ligny, un de ses membres, Pierre Nicolas de Meaux, écuyer, chevalier de Saint-Louis, servait à la fin de l’ancien régime, en qualité de capitaine d’infanterie, sous-brigadier à la Compagnie des gardes de la porte du roi. Il fut sous la Restauration maire de Signy-l’Abbaye, où son grand-père, cousin germain de François-Raoul de Meaux, commissaire aux revues, s’était établi en achetant la terre de Faluel. Il a laissé des descendants qui ont conservé cette terre, et qui continuent à porter honorablement le nom des anciens seigneurs de Douy-la-Ramée.

  1. Le décret rendu sur cette acquisition n’a pas coûté moins de 1,096 l. 3 s. 5 d. (aujourd’hui plus de 3,500 fr.). A cette époque, pour purger les hypothèques, on recourait à la procédure suivante : l’acquéreur souscrivait au profit d’un tiers une obligation fictive avec hypothèque sur son acquisition ; le porteur de l’obligation faisait commandement et saisie, et poursuivait publiquement la revente avec un luxueux appareil de formalités, ce qui mettait les intéressés en demeure de faire connaître leurs droits ; sur cette saisie, le précédent acquéreur se rendait adjudicataire et devenait acquéreur définitif.