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Joisel voulant planter un poteau avec carcan, les héritiers de Meaux s’y opposèrent, et Joisel, après avoir fait attester par les habitants qu’ils avaient toujours vu ce sinistre appareil placé dans le carrefour des Ormes, dut se pourvoir de lettres de la grande chancellerie pour arriver à son but (5 juin 1685).

D’un autre côté, Nicolas de Meaux et ses frères et sœurs se faisaient, par sentence du juge de Douy, confirmée au bailliage de La Ferté-Milon (1685), maintenir en possession de la justice haute, moyenne et basse de Douy, avec droit de faire apposer leurs armes sur le poteau de justice et d’élever ce poteau en tel endroit que bon leur semblerait autre que celui choisi par Joisel.

Celui-ci ayant été autorisé à établir le papier terrier de la terre et seigneurie de Douy-la-Ramée (25 octobre 1687), René-Armand de Meaux obtint du parlement, en qualité de capitaine au régiment d’infanterie de la marine, arrêt de surséance à la confection de ce terrier, tandis que Nicolas de Meaux, son frère, réclamait la même surséance, comme compris dans l’appel du ban et de l’arrière-ban.

Ces débats témoignent de l’importance qui s’attachait à la conservation des droits seigneuriaux et peut-être aussi du regret qu’éprouvait la famille de Meaux de voir un étranger établi dans une terre qui lui avait appartenu durant plus de trois siècles.

René-Armand de Meaux, qui était chevalier de Saint-Louis, mourut en 1722 après avoir survécu à ses frères Louis et Nicolas ; en 1723 Messire Louis Poulet, sieur de Sally, héritier des propres naissants d’Armand René, en vendit une partie à Pierre de Cornoailles, prieur commendataire du bourg le Prestre, seigneur de La Marre, qui, comme créancier d’Armand-René de Meaux et comme exerçant les droits des filles de la Magdeleine de Paris, devint peu après propriétaire des autres biens d’Armand-René de Meaux sur la paroisse de Douy.

La dépossession de la famille de Meaux était complète[1].

  1. Elle n’avait pu soutenir son rang et rester dans les armées faute de ressources. En 1689, lors de l’appel du ban et de l’arrière ban, un de ses membres, seigneur du Terrier, comptant 25 ans de service, et offrant de servir encore, invoquait à cet effet comme indispensable le secours du roi.
    Ne quittons pas toutefois cette famille sans jeter un coup d’œil sur son sort ultérieur.
    A la fin du XVII siècle, en exécution d’un édit du roi de 1696, se sont fait enregistrer comme ayant droit de porter les armes aux cinq couronnes d’épines :
    Dans la généralité de Paris : Louis de Meaux, écuyer de Monseigneur le maré