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martin et avec Isabeau de Meaux, sa sœur, femme de Jacques de Thumery. Il fit d’assez nombreuses acquisitions qui augmentèrent l’importance de sa seigneurie, et d’autre part il consentit quelques baux à cens au profit de manants et habitants de son domaine à la charge notamment de planter en vigne les terres qui en faisaient l’objet. Il eut pour fils entre autres Claude, Louis et Jean. Ce fut Claude de Meaux qui, en 1339, comparut au procès-verbal de la rédaction de la coutume des bailliage et duché de Valois. Il était aussi seigneur du Grand Corbain, près Lagny, du chef de Nicole de Boubers, sa femme, et il s’était conjointement avec son frère Jean en 1533 (11 mai, Robert Gonton, clerc-juré substitut à Puisieux), rendu cessionnaire de tous les droits de leur frère Louis, dans la seigneurie de Douy.

Après le décès de Claude (partage du 5 août 1554, devant Coulon, notaire à Lagny), la terre seigneuriale de Douy-la-Ramée échut à Louis de Meaux, son fils aîné. Celui-ci avait embrassé la Réforme et suivi le parti de Condé. En 1562 (24 juin), il fut élu par les réformés de Meaux, chef de la ville, en même temps qu’un nommé Pierre Parcalus, surnommé le Diable, parce que dans un mystère de la Passion il avait joué le rôle du Diable, était élu chef du Marché. La ville de Meaux était alors livrée aux luttes souvent sanglantes des catholiques et des réformés. Le lendemain de l’élection des deux chefs, dit Toussaint du Plessis « les huguenots conduits par Parcalus marchèrent droit sur l’église cathédrale où ils renversèrent les autels, brisèrent les croix et images, mirent en pièces la ceinture du chœur qui était d’albâtre et où étaient représentés en relief de trois pieds de hauteur les actes des apôtres et le martyre de Saint-Etienne, foulèrent aux pieds les reliques des saints et firent un dégât inexprimable. Les ornements de l’église ne furent pas épargnés ; on les mit au pillage comme dans une ville de guerre et chacun eut part au butin ; l’argenterie toutefois fut mise de côté et envoyée au roi. Le dommage qu’ils causèrent fut estimé, au mois de décembre suivant, à plus de 300, 000 livres. » Il n’entre pas dans le cadre de ce travail de faire le récit des troubles de cette époque et nous nous hâtons de rejoindre Louis de Meaux, qui du moins fut étranger à ces dévastations. Au mois de septembre 1567, il coopérait avec l’archevêque d’Arles, seigneur de Lizy, abbé de Lagny, au coup de main tenté inutilement par le prince de Condé pour s’emparer du roi Charles IX qui était venu passer quelques jours au château de