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saigner, Fréteau, s’écrie : « Baillon, Rivière, Sydenham, etc., ont imité l’exemple d’Hippocrate et ont obtenu des succès ! (pag. 26) » Mais comment ces succès, c’est-à-dire la durée et la mortalité d’une maladie moindres à la suite d’un traitement qu’à la suite d’un autre, comment ces succès ont-ils été constatés ? Trop souvent, il faut le dire, de la même manière dont Fréteau lui-même croit avoir constaté l’inconvénient des saignés excessives, par ce fait : « Casimir Medicus rapporte qu’ayant fait pratiquer une saignée vers la fin d’une fièvre aiguë, il survint un œdème aux pieds, qui ne céda à aucun remède » (pag. 10). On dirait que, pour beaucoup d’auteurs, les faits ne sont réellement qu’une chose de luxe, dont ils ne font usage que le moins possible ; et quand cela leur arrive, ces faits, qui semblent indiquer leur amour pour la vérité, se réduisent à rien, ne sont bons à rien. Car, à supposer qu’un fait bien constaté, accompagné de toutes les circonstances, de tous les détails qui lui donnent de la valeur, pût prouver quelque chose, conduire sûrement à des faits généraux ; que faire de faits semblables à celui qui vient d’être cité ; où l’on n’indique ni l’âge de la personne malade, ni l’époque de l’affection où la saignée a été pratiquée, ni sa durée,