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une science d’observation ; sans remarquer que ce qu’on appelle l’expérience, aujourd’hui même, c’est encore l’autorité. En effet, sur quoi se fondent les auteurs les plus renommés pour la sagesse de leurs préceptes ? si ce n’est sur la pratique de leurs devanciers, dont l’excellence n’est nullement prouvée, et dont les résultats ne peuvent pas être considérés, par cette raison, comme ceux de l’expérience à proprement parler. Car l’expérience véritable, comme je l’ai dit ailleurs, et comme on peut s’en convaincre par ce qui précède, l’expérience véritable en médecine, ne peut résulter que de l’analyse exacte de faits nombreux, bien constatés, classés d’après leur ressemblance, comparés avec soin, et comptés. Et de combien de maladies le traitement a-t-il été étudié ainsi ? Qu’on ne l’oublie donc pas à l’avenir : si l’expérience, si justement flétrie par Quesnay, est un guide incertain dans la pratique ; c’est qu’elle n’a de l’expérience véritable que le nom ; qu’elle n’est, en réalité, que l’expression des usages reçus, mais non justifiés par l’observation véritable ; l’autorité en un mot.

Comme le mot expérience, mal défini, a été un argument sans réplique, pour nombre de médecins ; il en a été de même du mot succès. Ainsi, en parlant de l’époque à laquelle il faut