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fets primitifs de la saignée (d’où dépendent tous ceux que ce remède produit dans les maladies) se réduisent à trois : l’évacuation, la spoliation et la dimotion : d’où de nombreuses indications encore moins sûres que l’expérience aveugle des praticiens, dont Quesnay parle avec tant de mépris. Car de démonstrations directes, pas l’ombre ; on dirait même qu’il se croirait déshonoré de l’essayer. Et l’on ne s’étonne pas qu’après avoir nié la révulsion et la dérivation, en vertu des effets généraux de la saignée, sans daigner recourir aux faits ; on ne s’étonne pas de cette espèce de fatuité, avec laquelle il s’écrie : « La découverte de la circulation du sang a fait disparaître ces chimères qui en imposaient aux grands maîtres. Un examen plus rigoureux des lois de cette circulation, dissipera enfin le reste des préjugés que l’on a encore aujourd’hui, sur la saignée dérivative et révulsive » (pag. 323).

Il ne s’agit pas ici de savoir si les effets révulsifs ou dérivatifs, attribués à la saignée, sont réels ou imaginaires ; mais on conviendra, qu’invoquer les lois de la circulation pour décider ce point de fait, c’est, tout juste, faire l’inverse de ce qu’il convient de faire dans les sciences, où la théorie, les faits généraux si l’on veut, ne peuvent être que la conséquence des faits particu-