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et oublier ce qu’on fait tous les jours. En effet, quand des médecins sont appelés près d’un malade pour lui donner des soins, et qu’après être tombés d’accord sur le caractère et l’espèce de l’affection, ils en viennent au traitement ; si l’un d’eux ne partage pas l’avis de ses confrères sur l’utilité des moyens proposés ; que fait-il pour faire prévaloir son sentiment ? Il ne s’appuie pas (je parle des praticiens expérimentés) sur des raisons théoriques, sur des considérations à priori, qui ne persuaderaient personne ; il motive sa préférence pour les moyens qu’il indique, sur ce qu’il les a vus plus souvent suivis de succès que l’emploi des moyens proposés. C’est-à-dire qu’il argumente comme s’il avait compté, sans l’avoir fait, j’en conviens : et cette argumentation est l’aveu tacite, ou la preuve, qu’on ne peut constater l’action d’un agent thérapeutique, qu’en recherchant si, dans des circonstances déterminées et en apparence semblables, il n’est pas plus souvent donné avec succès que tout autre.

On dira peut-être que si la méthode dont il s’agit peut montrer que telle ou telle thérapeutique est généralement meilleure qu’une autre, elle ne dit pas comment tel individu atteint de pneumonie, par exemple, et traité de la même