Page:Louis - Recherches sur les effets de la saignée, 1835.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelle on ne peut recourir que faute de mieux, quand l’expérience n’a pas encore parlé : et je la repousse de toutes mes forces.

Les bases sur lesquelles je crois possible d’établir la valeur des agens thérapeutiques, ont paru si ruineuses, qu’on s’est étonné de l’excès de confiance qu’elles m’ont inspiré ; et on a pensé que j’aurais évité l’erreur, si j’avais cherché, avant tout, à démêler l’esprit de la science des nombres. Qu’est-ce que le calcul, s’est-on dit ? Un instrument qui efface toutes les différences entre les objets auxquels on l’applique, pour les transformer en quantités abstraites et absolues[1] ?

  1. Cette objection et celles qui précèdent, ont été reproduites par un médecin dont je ne cite pas le nom, dans la crainte de paraître exercer une vengeance qui est bien loin de ma pensée. Ce médecin a dit : « En invoquant l’inflexibilité de l’arithmétique pour se soustraire aux empiétemens de l’imagination, on commet contre le bon sens la plus grave erreur ; comme si l’on pouvait additionner ensemble des fleurs, des maisons, des oiseaux ; puis du total extravagant qu’on aurait, soustraire des poissons et des fruits ! » C’est-à-dire que rapprocher un cas de pneumonie, d’un autre cas de la même affection, qui paraît aussi grave, chez des sujets qui se trouvent d’ailleurs dans des circonstances semblables, en apparence mais qui peuvent différer un peu, en réalité ; c’est comme si l’on rapprochait une fleur d’une maison ! À quelle classe de lecteurs l’auteur a-t-il donc cru s’adresser ?