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nerait à l’interprétation vague et incertaine, car elle ne peut être rigoureuse, des faits isolés.

Au sujet des émissions sanguines en particulier, on a encore dit que l’usage de la saignée, non plus que celui des autres agens thérapeutiques, ne peut se prendre dans un sens absolu. Qu’il ait lieu au début, au milieu, ou à la fin d’une pneumonie, par exemple ; que la maladie soit légère ou intense, la perte de sang copieuse ou médiocre ; vous ne pouvez rien conclure, ajoute-t-on, de ses effets avantageux ou nuisibles ; à moins d’avoir bien précisé les motifs qui vous y ont fait recourir, et d’avoir nettement distingué les signes de son application.

Si, par motifs, on entend qu’un agent thérapeutique quelconque ne peut être mis en usage, avec quelque espoir de succès, que quand on a reconnu que le malade auquel on veut l’appliquer, est dans une situation analogue à celle où se trouvaient des individus qui ont employé cet agent avec avantage ; je comprends et je partage cette manière de voir, qui n’est autre chose que l’expérience appliquée à la thérapeutique. Mais si l’on entend par motifs, comme par indications, des considérations à priori ; cette manière de voir est tout-à-fait hypothétique, rentre dans la médecine rationnelle, médecine d’essai, à la-