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fisant de cas d’une même maladie, dont on puisse dire qu’ils sont identiques ; surtout si l’on prend garde qu’il n’existe peut-être pas deux cas d’une affection quelconque, absolument semblables.

Sans doute, si, pour que deux cas d’une même maladie aient la ressemblance qui est nécessaire pour les grouper, ils doivent être relatifs à des individus d’un âge parfaitement égal, de force, de stature et d’embonpoint mathématiquement semblables, etc., etc. ; si l’affection doit être très exactement à la même époque de sa durée, ou d’une étendue identique (à supposer qu’on puisse la mesurer) ; si le mouvement fébrile qui l’accompagne doit être le même, au point que les pulsations artérielles ne soient pas plus nombreuses, même de deux ou de trois, chez un sujet que chez l’autre ; si telles sont les conditions de la ressemblance dont il s’agit ; il sera à jamais impossible de les trouver réunies ; pas plus qu’on ne trouve, sur un même arbre, deux feuilles de forme, de couleur et d’épaisseur exactement semblables. Et, comme la nécessité de réunir des faits semblables, pour les grouper et en conclure rigoureusement, n’est pas douteuse, il s’ensuivrait qu’il n’y aurait, en médecine, que des individualités ; qu’il y serait à jamais impossible de s’élever à un fait général quelconque, même