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valeur. Imaginez, au contraire, que quarante sujets ayant une affection cérébrale bien déterminée, arrivée à la même période, de même gravité, etc., etc., aient été saignés du bras ou du pied ; que quarante autres sujets atteints de la même affection, et d’ailleurs dans les mêmes circonstances que les précédens, aient été saignés de la jugulaire ; que parmi ceux-ci trente sujets aient guéri, tandis que neuf ou dix seulement des premiers auront été dans le même cas ; évidemment il faudra en conclure que, dans les circonstances indiquées, la saignée de la jugulaire est préférable aux autres. Et la conclusion sera rigoureuse ; parce que s’il est impossible, comme je l’ai dit plus haut, d’apprécier chaque cas avec une exactitude en quelque sorte mathématique, les erreurs étant les mêmes pour deux groupes de sujets traités par des procédés différens, ces erreurs se compensent, et peuvent dès-lors être négligées, sans altérer sensiblement l’exactitude des résultats. De manière que quelque soit le problème de thérapeutique à résoudre relativement à la saignée, on ne peut le faire sans le secours de la méthode numérique.

Au premier abord, rien de plus facile et de plus expéditif que cette méthode, qui dispense de tant de raisonnemens inutiles. Malheureusement il