l’opposition permanente de leurs convoitises coloniales.
Jadis l’Allemagne rêvait de s’agrandir en France, au détriment de la France ; mais aujourd’hui, si l’on exclut les velléités de certains pangermanistes attardés, il est reconnu outre-Rhin que l’annexion de Meurthe-et-Moselle ou même de la Meuse, des Ardennes, du territoire de Belfort, n’offrirait aucune utilité. Déjà l’Alsace, par Mulhouse, par Sainte-Marie-aux-Mines, fait une concurrence redoutable à certains centres usiniers de la Westphalie, de la Prusse rhénane et de la Saxe. En acquérant, par la spoliation du voisin, une province de plus, l’Empire satisferait peut-être son orgueil de soldat casqué ; il servirait mal ses intérêts économiques, qui l’emportent de plus en plus sur les autres, au fur et à mesure que la production industrielle se développe et englobe des contingents d’hommes et des capitaux plus considérables.
De même la Pologne accapare beaucoup moins que par le passé les regards des dirigeants de Berlin. L’antagonisme des Germains et des Slaves de Russie s’est atténué à proportion de la croissance des entreprises coloniales de l’Allemagne. Ce que recherche fiévreusement ce pays, à l’heure présente, ce sont des marchés nouveaux, des Arabes ou des Hottentots, des Cafres ou des Chinois, à habiller et à pourvoir de couteaux ou de parapluies.
Autrefois la France convoitait la Belgique ; ses gouvernements estimaient qu’en prenant