sur le champ : c’est que les entrées de la grande île consistent surtout en objets d’équipement ou en denrées d’alimentation destinés au corps expéditionnaire, et qu’il n’y a point là un commerce véritable. Partout ou presque partout ailleurs, dans les dépendances récentes, nos rivaux nous distancent : sur la Côte d’Ivoire, en Guinée, au Dahomey, nous atteignons péniblement à la moitié, au tiers, au quart de leur importation.
On sait que l’Allemagne a fait preuve, depuis dix ans, d’une extraordinaire vitalité économique. Ce travail montre, d’autre part, l’étendue de son domaine exotique et les frais qu’il représente. Tirera-t-elle du moins quelque compensation de ses débours, en développant un trafic lucratif ? Il n’en est rien, et son sort est comparable, à cet égard, à celui de la France.
Le commerce de l’Empire, avec ses colonies, est monté, en 1903, à 51 millions environ, dont 38 pour les importations de la métropole dans ses possessions. À proprement parler, deux de ces dernières seulement se sont inscrites pour une somme raisonnable. Kiao-Tchéou, avec 10 millions, et le Sud-Ouest africain avec 17 ; mais ces chiffres ne sauraient faire illusion. Il n’y a guère d’autre négoce dans le Chan-Toung, et dans le pays des Herreros, que celui des fournitures de l’armée d’occupation. Cette réserve, qu’on ne doit point éluder, mesure tout de suite la valeur économique des entreprises germaniques.
Reste le Congo ; ici les statistiques apparais-