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nisme, la concentration capitaliste, la ruine de la petite industrie, le déracinement des populations rurales, la crise agricole, le grossissement continu de l’armée prolétarienne, la croissance du chômage. Le développement colonial n’est pas le trait le moins significatif du système. Il pèse à cette heure sur les Allemands comme sur les Anglais, sur les Américains comme sur les Français. Il domine toutes les combinaisons de forces du lendemain, et commande déjà toutes les guerres d’aujourd’hui.

Les congrès socialistes ont inscrit, à plusieurs reprises, le colonialisme à leur ordre du jour ; aux assises d’Amsterdam, en 1904, deux spécialistes en la matière, Hyndman et van Kol, ont remis des rapports qui offrent le plus haut intérêt, mais qui n’embrassent pas l’ensemble des questions posées, et il n’en pouvait être autrement, au surplus, puisque ces rapports devaient être des résumés.

Notre objectif est ici de montrer les sources profondes du mouvement colonial, les caractères généraux qu’il présente, les résultats qu’il a donnés et ceux qu’il engendrera fatalement, la répercussion qu’il aura sur la contexture économique du globe et sur les relations des classes en présence. Notre conclusion se synthétiserait assez bien en ces lignes : le colonialisme, issu du mécanisme capitaliste, déchaîné par les convoitises et par les besoins pressants des possédants, hâte l’effondrement de la société actuelle, exaspère et universalise les conflits sociaux.