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CHAPITRE VI

LE COMMERCE COLONIAL


Nous avons montré que l’État moderne, en créant des annexes coloniales, se préoccupe, avant tout, de se doter de débouchés nouveaux. Jadis les dépendances étaient liées aux métropoles par des régimes si stricts, qu’elles ne pouvaient rien acheter en dehors de la mère-patrie ; de plus, afin que leur clientèle demeurât assurée, il leur était interdit de se livrer à aucune fabrication. Le soulèvement des États-Unis, au xviiie siècle, fut imputable en partie à la contrainte économique qu’on exerçait sur eux. Il apparut, au xixe siècle, que la méthode du pacte colonial était surannée, et qu’elle ne comportait plus de profit pour personne. Actuellement les possessions françaises, anglaises, allemandes ont le loisir de se fournir auprès de l’étranger, et nous allons voir qu’elles usent largement de ce droit. Et c’est en vérité parce que les relations de négoce des colonies avec la mère-patrie tendent à s’affaiblir, que tout un parti, en Angleterre, professe, à l’heure présente, l’impérialisme, c’est-à-dire la doctrine qui vise à réunir toutes les communautés de souche ou de tutelle britannique, éparses sur le globe, en un bloc économique.