Page:Louis - Le Colonialisme, 1905.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pelle là-bas la chicotte, joue en permanence. Un commandant belge, envoyé sur le grand fleuve, écrivait récemment : « J’ai éprouvé l’ironie, alors que j’étais chargé officiellement de combattre les menées esclavagistes, de devoir assister, les bras croisés, au passage de bandes d’indigènes contraints à peiner par les agents de l’État, qui les traitaient avec moins de ménagements que les Arabes leurs esclaves. » Sans doute, certains de ces nègres préféreraient la servitude d’autrefois à celle d’aujourd’hui.

À peine plus enviable est le sort de ces Chinois que le gouvernement anglais a importés au Transvaal, à dater de 1903, pour le service des mines, et qui sont parqués toute l’année comme des moutons, sous la garde de surveillants impitoyables.

C’est la caractéristique du colonialisme, de déchaîner, partout où il a pénétré, ces sinistres méfaits, et d’exaspérer encore, par la séduction des profits plus grands, la rapacité et la férocité du capitalisme.